Ethiopia: Corbetti
Une énergie proper puisée dans les sous-sols de la Terre
Le défi
En 2019, le gouvernement éthiopien (GE) a émis une version actualisée du Programme national d’électrification, dont l’objectif est d’assurer d’ici 2025 un accès universel à l’électricité. Celle-ci serait fournie par une combinaison de solutions, notamment une extension du réseau, des systèmes solaires domestiques et des sources hors réseau. Cet objectif requiert une capacité de production de 13,5 GW sur le réseau, dont 840 MW de source géothermale. En plus d’élargir la proportion de la population connectée au réseau électrique, ces objectifs de production permettront au GoE de réduire la dépendance aux énergies fossiles importés et, associés avec des initiatives d’efficacité énergétique, de générer un surplus d’énergie qui pourra être exporté grâce à l’établissement de plans d’interconnexion. De telles exportations amélioreront la balance des paiements de l’Éthiopie de milliards de dollars d’ici 2030.
L’Éthiopie occupe une position privilégiée pour obtenir une croissance neutre en carbone. En effet, environ 90 % de sa production d’électricité provient actuellement de l’énergie hydraulique. Cependant, la production d’hydroélectricité est vulnérable aux variations des cycles pluviométriques dues au changement climatique. Depuis 1965, l’Éthiopie a connu 15 périodes de sécheresse pluriannuelles et les climatologues du service géologique des États-Unis estiment que les précipitations ont diminué de 15 à 20 % depuis le milieu des années 1970. Le potentiel géothermique de l’Éthiopie est reconnu depuis longtemps comme une solution possible.
Solution
Situé dans la caldeira de Corbetti, à 250 km au sud d’Addis-Abeba, Corbetti Geothermal (« Corbetti ») représente un projet révolutionnaire. Situé sur un site vierge, ce projet exploitera une nouvelle ressource géothermique dans une centrale qui constituera le premier de deux projets énergétiques indépendants à être développés, détenus et exploités par une société privée. L’Éthiopie sera ainsi le deuxième pays d’Afrique subsaharienne à promouvoir le développement de l’énergie géothermale sous contrôle privé. Corbetti sera développé en deux phases sur une période de six ans. La première phase consistera à forer quatre à six puits exploratoires afin d’obtenir un financement par emprunt. Celui-ci servira à financer le forage de quatre à sept puits supplémentaires et à construire une centrale électrique de 50 MW dont la mise en exploitation est prévue en 2027. La seconde phase consistera en la construction d’autres puits géothermiques, d’une centrale électrique de 100 MW et de ses installations connexes.
Le projet a obtenu un certain nombre de subventions de la part du PIDG TA pour appuyer des activités telles que des études sur l’eau potable, une étude sur l’utilisation de saumure géothermique, un soutien juridique au gouvernement et une étude de faisabilité pour remplacer les groupes électrogènes diesel par des générateurs solaires durant la construction.
La construction des puits géothermiques nécessite de grandes quantités d’eau, un nouveau système d’eau sera donc aménagé. Si des sources d’eau potable appropriées sont identifiées, le projet prévoit également d’en approvisionner les communautés locales sujettes au stress hydrique.
Les routes d’accès construites à ce jour ont fortement contribué à augmenter la mobilité dans la région avoisinant le projet, aidant les populations locales à se rendre à l’école et au marché.
Développé en collaboration avec Berkeley Energy, gestionnaire de l’Africa Renewable Energy Fund, et de Reykjavik Geothermal.