Market Insights : Aperçu des réqlisalisations d’InfraCo Africa au Kenya

4th Aug 2021 | Leave a comment | By Gilles Vaes

Il y a près de deux ans, j’ai rejoint InfraCo Africa en qualité de PDG, peu de temps avant l`apparition des premières rumeurs sur la COVID-19. Malgré ces défis, notre travail a évolué pour comprendre le cycle complet de développement de projets, des phases initiales à la mise en exploitation, en passant par la construction. Afin d’appuyer l’expansion d’entreprises innovantes ou de renforcer les marchés de capitaux locaux, inaugure notre fonds d’investissement. Notre équipe s’est également agrandie avec l’ouverture d’une nouvelle base francophone pour l’Afrique occidentale à Casablanca ; désormais un tiers de notre personnel travaille depuis nos bureaux à Nairobi. Actuellement nos équipes sont toutes idéalement placées pour saisir rapidement les nouvelles opportunités, d’où l’augmentation de nos activités sur le continent.

Je suis fier de la façon dont nos collaborateurs se dépassent pour identifier et poursuivre de nouveaux projets de codéveloppement et d’investissement tout en soutenant nos partenaires durant cette période éprouvante. Leurs efforts ont dépassé mes attentes et nous ont récemment valu le prestigieux prix de l’« Institution financière de développement africaine de l’année » (« African DFI of the Year Award ») décerné par IJGlobal.

Le Kenya, les réalisations d’InfraCo Africa

Pour illustrer combien notre travail est varié et enrichissant, je souhaite évoquer le Kenya. Il s’agit pour nous d’un marché relativement nouveau, mais qui selon moi démontre l’ambition et la portée d’InfraCo Africa, ainsi que l’effet de levier que nous parvenons à exploiter en tant que membre du PIDG.

En 2008, le Kenya a lancé son initiative « Kenya’s Vision 2030 », cet ambitieux plan de développement à long terme vise à transformer le Kenya en un « pays nouvellement industrialisé, à revenu intermédiaire, offrant une qualité de vie élevée et un environnement sain et sécurisé à ses citoyens d’ici 2030 ».[i] L’accès aux infrastructures constitue un des principaux piliers de ce plan.

Nous ne sommes aujourd’hui qu’à neuf ans de l’échéance de 2030 et les estimations de la Banque mondiale indiquent que le déficit d’infrastructure actuel du Kenya peut être comblé en investissant 4 milliards de dollars US par an lors des dix prochaines années.[ii]  Ainsi, le gouvernement kenyan a identifié la nécessité d’attirer davantage d’investisseurs privés dans les projets d’infrastructures. Il s’est aussi engagé à explorer des approches inédites pour relever des défis bien ancrés tels que la réalisation de l’ODD 7 (Garantir l’accès de tous à une énergie propre à un coût abordable) et ce, tandis que les délais se resserrent de plus en plus.

Mandatée par ses propriétaires pour mobiliser les financements privés en faveur du développement des infrastructures en Afrique subsaharienne, la société InfraCo Africa est bien placée pour soutenir la mise en œuvre accélérée de la vision du Kenya.

Commençons par l’énergie

Notre longue expérience dans le développement de projets de production d’électricité centralisée ne nous empêche pas de continuer à innover dans ce domaine ; au Kenya, nous collaborons avec notre partenaire GigaWatt Global sur les projets innovants de Transmara et Samburu Solar. En effet, ceux-ci ont pour objectif de combler les manques en électricité aux marges du réseau national et de le stabiliser en y installant de la production électrique de taille plus modestes et ciblées.

Un contrat d’achat d’électricité en monnaie locale unique en son genre est d’ailleurs en discussion pour réduire les risques de change et rendre finançables ces petits projets solaires en réseau

Un contrat d’achat d’électricité unique en son genre est d’ailleurs en discussion pour réduire les risques de change et rendre finançables ces petits projets solaires en réseau. 

Nous apportons également une expertise substantielle en infrastructures hors réseau et un engagement à atteindre les communautés loignées. Dans cette optique, nous nous sommes associés à KUDURA Power East Africa de REV.SOL pour développer son projet pionnier KUDURA Mini-grid qui fournira de l’énergie propre aux consommateurs des zones rurales du comté de Busia au Kenya.

Offrir un accès à de l’énergie propre n’est toutefois pas suffisant.

Notre partenaire KUDURA en est pleinement conscient et a adopté une approche multiservice en intégrant des systèmes d’éclairage public pour améliorer la sécurité et favoriser le commerce de nuit. Le projet inclut également une facilité de microfinancement des appareils qui maximise les avantages économiques générés par les entreprises florissantes. Grâce à notre soutien, KUDURA élargit également son projet pilote de systèmes de pompage et de purification de l’eau à l’énergie solaire, conçus pour fournir de l’eau propre aux zones qui en ont le plus besoin.

En milieu urbain, le transport est un moteur essentiel de croissance et d’emploi, à Nairobi, nous avons justement pu accompagner une entreprise existante, la compagnie de taxis électriques NopeaRide d’EkoRent, et l’aider à développer sa flotte et son infrastructure de chargement ; nous avons contribué à réduire la pollution atmosphérique de la ville et démontré aux autres villes, en Afrique et ailleurs, que le développement urbain est possible sans que n’en pâtisse forcément le climat.  Dans le cas de NopeaRide, notre capital, mais aussi notre expertise ont permis d’élaborer des procédures robustes de santé et sécurité, de conformité et de gouvernance pour garantir une croissance de l’entreprise au-delà de notre participation.

Cependant, nous ne pouvons pas avancer seuls.

Outre nos modèles commerciaux pionniers et nos technologies de pointe, nous œuvrons à une transition vers un développement véritablement durable des infrastructures, en libérant l’accès au financement des infrastructures pour des sources importantes bien qu’à ce jour inexploitées, à savoir les entreprises privées ou les fonds de pension et d’assurance.

À Nairobi, nous partageonnos les locaux avec GuarantCo, une autre société du PIDG, et bénéficions également de la présence de nos collègues de PIDG Technical Assistance et PIDG Ltd. Cette approche commune nous a permis de générer de nouvelles activités et de prendre en charge un éventail plus large de projets d’infrastructure.

Nous avons réalisé des investissements prometteurs destinés à renforcer les marchés financiers kenyans.  En 2019, nos sociétés sœurs du PIDG, à savoir GuarantCo, l’Emerging Africa Infrastructure Fund et PIDG Technical Assistance, ont collaboré avec Acorn Holdings pour lancer une obligation verte de 5 milliards de shillings kenyans, la première de ce type cotée sur les bourses de Nairobi et de Londres. Forte de ce succès, InfraCo Africa est l’investisseur principal des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) d’Acorn, qui ont jusqu’à présent levé 2,4 milliards de shillings kenyans auprès d’investisseurs institutionnels pour développer l’offre de logements étudiants d’Acorn à Nairobi. Notre investissement a démontré l’intérêt des SCPI aux investisseurs kenyans visionnaires qui cherchent à diversifier leur portefeuille en minimisant les risques, tout en aidant les entreprises à développer rapidement leurs activités. Dans le cas d’Acorn, cette approche est une priorité cruciale pour le programme kenyan « Big 4 Agenda »[iii], elle contribue également à répondre à la pénurie des logements abordables pour les étudiants du Kenya.

Notre ambition pour les marchés de capitaux du Kenya ne s’arrête pas là.

Basé sur l’expérience acquise lors du développement d’InfraCredit Nigeria, nous travaillons actuellement avec Cardano Development sur un mécanisme équivalent de rehaussement de crédit pour garantir des projets d’infrastructure au Kenya. Cette initiative se profile comme un véritable catalyseur. Une affaire à suivre !

Notre ambition

Le rapport de la Banque mondiale « Beyond the Gap (2019) » cherche à faire avancer le débat sur l’investissement dans les infrastructures : au-delà d’une simple question de dépenser plus, il faut identifier les objectifs et mesures adéquats pour obtenir les meilleurs résultats possible pour les personnes et la planète.[iv] InfraCo Africa repousse sciemment les limites pour identifier et piloter ces nouvelles solutions, en investissant dans des marchés difficiles et en recherchant sans cesse de nouveaux moyens d’exploiter son expérience et faire avancer de nouvelles idées. Notre tâche est difficile et semée d’obstacles, mais en fin de compte, notre travail attire les financements privés dans des secteurs, pays et projets qui n’auraient jamais pu en bénéficier autrement.

Au Kenya, comme ailleurs sur le continent, InfraCo Africa démontre ce qui est possible de réaliser.

Cet effet de démonstration sera essentiel si nous voulons non seulement accélérer la réalisation de la Vision 2030 du Kenya, mais aussi atteindre les objectifs mondiaux de développement durable dans toute l’Afrique subsaharienne d’ici les neuf prochaines années.

Si vous souhaitez discuter d’un projet ou d’une opportunité d’investissement en Afrique subsaharienne, veuillez contacter mon équipe par e-mail à : projects@infracoafrica.com ou investments@infracoafrica.com


 


[i] https://vision2030.go.ke/about-vision-2030/

[ii] https://www.worldbank.org/en/about/partners/brief/kenya-enabling-private-sector-participation-in-infrastructure-and-social-services

[iii]https://www.hudumanamba.go.ke/the-big-4/#

[iv]https://www.worldbank.org/en/topic/publicprivatepartnerships/publication/beyond-the-gap—how-countries-can-afford-the-infrastructure-they-need-while-protecting-the-planet

Gilles Vaes

Avant d’être nommé CIPDO, Gilles a occupé le poste de PDG d’InfraCo Africa pendant près de 5 ans. En provenance d’Engie et fort de 20 ans d’expérience dans le secteur privé, notamment dans les industries manufacturières et énergétiques, l’expertise de Gilles couvre l’ingénierie, les opérations, le développement de projets, la stratégie, le développement commercial et les investissements. Gilles est également passionné par les modèles de développement socioéconomique qui améliorent les conditions de vie tout en préservant la durabilité environnementale. Il est titulaire d’un diplôme en génie civil de l’Université catholique de Louvain et d’un MBA de George Washington Business School.

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